Mme Suzanne Mubarak fait appel à faire face aux Défis entravant la promotion du Dialogue Interculturel, à l’Inauguration du Dialogue entre les Peuples et les Cultures dans la Région Euro-méditerranéenne et le Golf.

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Alexandrie— S.E Mme Suzanne Mubarak, présidente et fondatrice du Mouvement International des Femmes pour la Paix de Suzanne Mubarak, a inauguré le samedi 19 janvier 2008, la troisième édition de la Conférence du Dialogue entre les Peuples et les Cultures dans la région Europe-Méditerrannée-Golf, organisé par l’Institut des Etudes pour la Paix affilié à la BA du 19 au 21 janvier 2008.

Lors de son discours d’ouverture, S.E Mme Mubarak a dit « Nous sommes réunis aujourd’hui autour d’une mission noble qui prend place dans les efforts culturels déployés pour promouvoir le dialogue entre les peuples et les cultures, une cause que je voudrais personnellement avancer, ainsi poursuivront-nous le chemin que nous avons commencé à Paris en 2006 et qui nous a emmené l’année dernière à Séville pour finir aujourd’hui à Alexandrie. Nous sommes réunis aujourd’hui pour évaluer ce que nous avons déjà réalisé lors des deux dernières conférences, et pour échanger les idées, les expériences et les leçons. Nous mettrons ensemble en place notre plan d’action pour promouvoir le dialogue dans la Région Euro-méditerranéenne et celle du Golf, en renforçant les relations historiques, le voisinage, l’interaction culturelle, les intérêts communs et les défis qui les réunissent déjà.

En ce qui concerne les efforts déployés et les initiatives lancées par l’ONU et les autres organisations du dialogue entre les cultures et les civilisations, Mme Mubarak a affirmé que les accomplissements de ces initiatives malheureusement ne répondent pas aux attentes et qu’il reste encore beaucoup à faire pour faire face aux défis et renforcer le dialogue.

Mme Mubarak a affirmé que le dialogue entre le monde Arabe et l’Europe représente un côté indispensable du dialogue entre les peuples et les cultures en général. Aujourd’hui, la promotion du Dialogue entre les deux rives de la Méditerranée fait face toujours à plusieurs défis, malgré l’aspiration des peuples des deux régions à établir des relations d’amitié et de coopération solides qui se fondent sur l’interdépendance et les intérêts communs. Le dialogue entre les deux côtés est entravé par les problématiques, les malentendus et les préjugés qui régissent les relations entre l’Islam et l’Occident, ainsi que la retard de trouver un compromis aux problèmes du Moyen-Orient.

Mme Mubarak a souligné que le dialogue dont spire les peuples ne doit pas se limiter aux réunions exclusives et aux tables rondes. Au contraire, le dialogue devrait devenir persistant et ininterrompu, exigeant la sensibilisation et la diffusion de son importance. Son Excellence a fait appel à sortir des salles de conférences et à communiquer cet esprit de dialogue aux nouvelles générations, à leur délivrer le message de la culture de la paix en espérant qu’elle ferait partie fondamentale de leur vie.

Mme Mubarak a réclamé la fondation d’une université euro-méditerranéenne ouverte par correspondance avec le programme d'Erasmus Mundus en Europe et le programme de Tempus s’inscrivant dans le cadre du processus de Barcelone pour renforcer la coopération scientifique, éducative, et culturelle entre les universités arabes et européennes, et les programmes d’échange des bourses et des cours de formation pour les jeunes leaders de l’avenir. Elle a également réclamé la création d’un programme de traduction pour les œuvres littéraires et intellectuels qui soutiennent la culture de la paix dans les deux rives de la Méditerranéen. Ce programme sera accessible à travers une bibliothèque numérique euro-méditerranéenne qui sera lancée sur le réseau Internet qui pourrait être accueillie par la BA, en raison des grandes possibilités technologique et informatique de cette dernière.

Dans son mot, Son altesse royale le Prince Hassan bin Talal, modérateur de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix et Président du Forum de la Pensée Arabe, a déclaré qu'il fallait aller au delà des simplifications superficielles du déterminisme culturel, et d’accorder plus d’importance aux questions du dialogue entre les peuples et les cultures. Il a souligné l’importance d’aborder et d’interpréter les facteurs politiques et sociaux dans leurs contextes historiques vu que les conflits entre l'Europe et ses voisins ont été sujets depuis toujours de beaucoup de discussion et que ces conflits doivent être compris et résolus d’abord dans la région. Il a affirmé que le dialogue doit être établi d’abord si nous voulons réaliser les objectifs de la Déclaration de Barcelone afin de créer une région s’étendant jusqu’au golf, où la prospérité se répande et les principes du partenariat s’ancrent dans les relations sociales, culturelles et humaines.

Le prince Talal a insisté sur la nécessité de consulter et faire recours à toutes les nouvelles initiatives, comme la 9ème Réunion Euro-méditerranéenne des Ministres des Affaires Etrangères tenue à Lisbonne en novembre 2007 et l'initiative de l’ONU déclarant l’an 2008 « Année du Dialogue Culturel », afin de renforcer la coopération dans la région euro-méditerranéenne. Le Prince Talal a ajouté qu'une conférence régionale a été tenue à Amman les 8 et 9 janvier 2008 dans le but de discuter l'idée de la Charte Sociale de la citoyenneté. Il a conclu que la formulation de cette charte forme un aspect important d'un objectif plus général dont la promotion de la coopération dans la région en ce qui concerne le développement économique et social et dans la région de l’Ouest de l'Asie et de l’Afrique du Nord.

Dans le même contexte, M. Federico Mayor, président de l’Association de la Culture de la Paix en Espagne, a dit que « la participation des femmes est un facteur décisif dans la promotion de la culture de la paix et le dialogue parmi les cultures. Je me suis toujours demandé comment changer la culture des conflits en un entendement commun dans un monde où les femmes ne représentent que 5% seulement des décideurs ». Il a ajouté que nous devons s’engager et assumer nos responsabilités envers les nouvelles générations. Pour réaliser le dialogue, il faut avant tout écouter l’autre pour établir un respect mutuel parmi les personnes, a précisé Mayor.

Il a également critiqué ceux qui abordent la question des droits de l'homme à un moment où des millions de personnes sur la Terre souffrent de la faim et des maladies, alors que plus de trois milliards de dollars sont dépensés chaque jour sur l'armement.

Mayor a évoqué le premier paragraphe de la charte de l'ONU stipulant que les problèmes des peuples devraient être résolus plutôt par les personnes eux-mêmes et non par les gouvernements ou les systèmes. Les gens devraient être impliqués au processus du changement. Il a conclu que la diversité culturelle et humaine est ce dont aspire tout le monde et qu'un dialogue parmi les cultures ne sera établi que dans un contexte de respect mutuel.

À la fin de la séance d’ouverture, M. Lucio Guerrato, directeur de la Fondation d'Anna Lindh (Suède), a élaboré les moyens de la promotion du dialogue parmi les peuples et les cultures dans la région méditerranéenne et le Golfe.

Cliquer ici pour consulter le texte du discours de S.E le Prince Hassan Bin Talal.
Cliquer ici pour consulter le texte du discours de S.E Mme. Suzanne Mubarak.


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