« L’Egypte Change », 2e Journée
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Dans le cadre de la seconde journée de la conférence « L’Egypte Change » organisée par la BA du 28 février au 1er mars 2011, a été tenue une séance sous le titre « Les Principes Constitutionnels d’un Etat Démocratique », en présence d’intellectuels et de penseurs égyptiens. Modéré par M. Ayman Al-Sayyad, le débat a été animé par Dr Anissa Hassouna, M. Negad Borai et Dr Mohammed Farahat.
Dr Hassouna a critiqué le projet de Constitution proposé par la Commission de juristes en charge, dirigé par le conseiller juridique Tariq El-Bishri. Une des observations a été l’absence de femme dans le Comité, malgré sa participation à la Révolution du 25 Janvier. Elle a également été surprise par la condition selon laquelle un candidat à la présidentielle ne doit pas être marié à une non-égyptiene. Elle a appelé à l'élection et non pas la nomination du vice-président, ainsi qu’à la tenue d'un référendum sur la Constitution dans son ensemble plutôt que sur ses modifications détaillées. En outre, elle a appelé à l'amendement de certains anciens articles de la Constitution égyptienne. M. Negad Borai a de sa part réitéré les mêmes exigences.
D’autre part, Dr Hassouna a résumé les demandes publiques de reporter les élections présidentielles et de former un conseil provisoire si la transparence des élections parlementaires prochaines n’est pas réalisée. Elle a également souligné l’importance d’exclure tous les fonctionnaires accusés de fraude lors des dernières élections.
M. Borai a déclaré que la vraie raison derrière la persistance des conflits entre les organisations de la société civile et l’ancien régime n’était pas ses figures mais sa politique. Par conséquent, toute la société doit se mobiliser pour empêcher le retour de la même répression pratiquée par l'ancien régime. En ce qui concerne l'élaboration d'une nouvelle Constitution égyptienne, Borai a refusé de donner cette responsabilité à la prochaine Assemblée du Peuple, puisque ses membres choisiront une assemblée constituante dominée par les mêmes idéologies politiques.
Dr Farahat a quand à lui précisé que l'Histoire des Constitutions égyptiennes affirme qu’elles étaient toujours centrées sur l’autorité du souverain, plutôt que sur la nature contractuelle de la relation entre le gouverneur et les gouvernés. Par conséquent, la nouvelle Constitution doit être fondée sur une culture politique et contrôlée par les institutions de la société. Il a déclaré que de nombreux dirigeants n’ont pas respecté la constitution, comme l’ex-Président Moubarak qui a démissionné sans soumettre sa démission à l'Assemblée du Peuple, par la transmission du pouvoir - illégalement - au Conseil Suprême des Forces Armées, une action qui abolit entièrement la Constitution et exige la rédaction d’une nouvelle.
Dr. Farhat a souligné que la Commission de juristes doit représenter le peuple. Il a proposé un nombre de mécanismes pour la mise en place de nouveaux principes constitutionnels, entre autres : interroger l'ancien régime, instaurer le pluralisme et la participation politique, garantir le droit à l'égalité devant la loi, et sauvegarder les libertés publiques et les droits civils.