Inauguration des seizièmes rencontres du TWAS
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Alexandrie, 30 novembre 2005— M. Hosni Moubarak, président de la République d’Egypte s’est rendu à la Bibliotheca Alexandrina à l’occasion de l’inauguration des seixièmes rencontres de la TWAS, Académie des Sciences pour les Pays du Tiers Monde, organisation non-gouvernementale dont l"objectif principal est d"aider les scientifiques et chercheurs des pays du tiers monde. Monsieur le président de la République a exprimé sa satisfaction d’être présent lors de rencontres tendant à développer les sciences et les technologies en Egypte et dans les régions arabes ou non arabes où ce développement est nécessaire. Il a salué les participants aux rencontres et a dit l’intérêt très vif qu’il portait au progrès scientifique et à la maîtrise des nouvelles technologies qui, a-t-il rappelé, représentent l’arme actuel du développement tant proprement scientifique qu’économique. Le fait que la représentation régionale (au niveau du Moyen-Orient) de la TWAS se soit installée à la Bibliotheca Alexandrina doit être selon le président compris comme un message à la fois d’ordre symbolique (Alexandrie et sa Bibliothèque étant dans l’histoire humaine les premiers grands foyers de synthèse culturel universel) et stratégique, Alexandrie demeurant au carrefour de l’Orient, de l’Europe du sud et de l’Asie antérieure.
M. Moubarak s’est ensuite attaché à soulever les grands problèmes qui se posent aux pays en voie de développement pour acquérir et disposer des plus récentes technologies. En d’autres termes, le président a voulu évoquer le fossé technologique qui sépare les pays développés des pays qui cherchent à la dévenir. Fossé encore considérable qui rejoint et confirme le fossé économique.
Pour M. Moubarak, il faut agir et agir collectivement, d’où l’excellence de dispositions et d’initiatives à l’image de l’Académie des Sciences pour les Pays du Tiers Monde. La coopération scientifique et technologique doit jouer à plein et dans tous les sens, de même que les initiatives nationales en matière de formation, de financement de la recherche et de création de centres de recherche diversifiés. Le président a ainsi décliné cinq grands axes de la politique poursuivie en Egypte afin de répondre à ces défis :
L’établissement de politiques claires et volontaristes en matière de recherche scientifique ;
Former des scientifiques de haut niveau et fonder des centres de formation en mathématiques et en sciences exactes qui soient des pôles d’excellence ;
Création de nouveaux centres de recherche et soutenir activement les centres déjà existants ;
Renforcer les relations entre les pays (développés et en voie de développement) les secteurs public et privé ; et entre les organisations de la société civile pour financer la recherche scientifique ;
Et enfin cinquième point, avoir la souplesse d’adaptation nécessaire pour bénéficier des transferts de sciences et de technologies nouvelles dans les limites propres à chaque pays et selon les moyens qui sont les siens. Par ailleurs a conclu le président il s’agit de renforcer non seulement la coopération scientifique entre le Nord et le Sud mais encore de créer un axe Sud-Sud dans lequel les pays en voie de développement seraient liés entre eux par un puissante alliance stratégique et technologique.
A la suite de l’intervention présidentielle, Mme. Paula J. Dobriansky, sous-secrétaire d’Etat à la démocratie et aux affaires générales a parlé au nom des Etats-Unis d’Amérique pour souligner la présence américaine dans le cadre de la coopération scientifique et technologique, en particulier avec l’Egypte.
Deux communications ont marqué le début des rencontres proprement dites : l’une dite par Dr. Ismail Serageldin, directeur de la Bibliotheca Alexandrina portait sur les femmes et les sciences et technologies.
Dr. Serageldin a insisté au terme de cette intervention sur la nécessité à la fois morale et plus proprement pratique de la présence des femmes dans les sciences. En effet, outre qu’elles représentent à elles seules la moitié des compétences, elles ne cessent de jour en jour de s’imposer tant par leur nombre que par la qualité de leur savoir-faire dans le monde scientifique.
Le professeur américain P. Raven s’est ensuite exprimé sur les délicats rapports entre technologie et biodiversité ainsi qu’entre pays en voie de développement et développement durable. En effet, bien des questions épineuses et beaucoup de problèmes scabreux se posent pour trouver un juste équilibre entre ces termes souvent antinomiques. La pensée du professeur Raven est précisément de ne tenir pour valable une technologie que si elle respecte la biodiversité de même qu’il ne peut y avoir de développement véritable sans développement durable, c’est-à-dire viable et ne portant aucun préjudice à l’environnement.